Production automobile : que reste-t-il du « made in France » ?

Avec la chute des assemblages en 2020, la production automobile française a du plomb dans l’aile. Un repli qui devrait s’atténuer cette année. Voyons quels seront les modèles « made in France » en 2021.

Malmené par la crise sanitaire et les délocalisations, « l’assemblé en France » fait grise mine. Selon le cabinet d’analyse automobile Inovev, dans l’Union européenne, c’est l’Hexagone qui accuse le plus gros recul du nombre de véhicules fabriqués sur son territoire. Avec moins de 750.000 voitures sorties des usines françaises sur les dix premiers mois de l’année 2020, la production nationale enregistre une baisse de 47 % par rapport à la même période de 2019, contre « seulement »- 28 % en moyenne pour les autres pays de l’UE. Une débâcle ! Si la pandémie explique en partie ce repli, les chaînes de montage ayant été à l’arrêt plusieurs fois en 2020, c’est surtout le transfert à l’étranger en 2019 de la fabrication de certains modèles populaires qui a contribué à la dégringolade. Ainsi, les quelque 42.000 Renault Clio encore produites dans l’Hexagone en 2019 ont déserté l’usine de Flins pour être désormais totalement assemblées en Turquie et en Slovénie. Chez Peugeot, c’est la 208 – dont plus de 42.000 unités étaient produites à Poissy en 2019 – qui a migré vers la Slovaquie. En outre, le 2008 (180.000 exemplaires l’an dernier à Mulhouse) sort maintenant d’une usine espagnole et l’Opel Grandland (65.000 unités en 2019) n’est plus assemblé à Sochaux. Soit, au total, près de 330.000 unités délocalisées !

Une embellie en 2021

Si la tendance est sans conteste à la décrue, le « made in France » n’a pas dit son dernier mot. Inovev, qui estime la production française totale en 2020 à 980.000 autos, table ainsi sur 1,2 million d’unités cette année,et même 1,5 million en comptant les utilitaires. Certes, on est loin des années fastes (3,5 millions/an en moyenne au début de la décennie 2000), mais la fabrication de certains modèles va être transférée, renouvelée ou accrue en France en 2021. C’est notamment le cas du nouvel Opel Mokka, qui sera assemblé à Poissy, et de la Toyota Yaris Cross, qui le sera dans le Nord (95.000 exemplaires chacun sur l’année environ). A Maubeuge, Mercedes produira plus de 15.000 unités de son ludospace Citan (rebaptisé Classe T), le cousin du Kangoo. Ce dernier va d’ailleurs progresser de 20.000 unités en 2021, selon les prévisions d’Inovev. Même son de cloche pour la Peugeot 308, dont la production, transférée de Sochaux à Mulhouse, doit augmenter de 30.000 unités cette année. Enfin, l’assemblage de la CitroënC5, dont la nouvelle génération est prévue pour fin 2021, va revenir en France.

 

En 2021, vingt modèles « made in France »

Le cabinet Inovev a fourni à Auto Plus ses prévisions de production pour chaque modèle, y compris les quatre nouveaux (en gras) qui entrent dans le giron de l’industrie française cette année.

Marque, modèle / Usine de production / Volume prévisionnel

  • Alpine A110 / Dieppe / 2.034
  • Citroën C5 / Mulhouse / 16.382
  • Citroën C5 Aircross / Rennes / 69.383
  • DS 3 Crossback / Poissy / 28.240
  • DS 7 Crossback / Mulhouse / 27.376
  • Mercedes Classe T / Maubeuge / 15.074
  • Nissan Micra / Flins / 51.811
  • Opel Mokka / Poissy / 95.211
  • Peugeot 308 / Mulhouse / 136.706
  • Peugeot 3008 / Poissy / 189.130
  • Peugeot 508 / Mulhouse / 39.378
  • Peugeot 5008 / Rennes et Sochaux / 58.748
  • Renault Espace / Douai / NC
  • Renault Kangoo / Maubeuge / 101.848
  • Renault Scénic / Douai / 60.934
  • Renault Talisman / Douai / 8.731
  • Renault Zoe / Flins / 93.661
  • Smart Fortwo / Hambach / 20.332
  • Toyota Yaris / Valenciennes / 96.950
  • Toyota Yaris Cross / Valenciennes / 96.950